III. LA
DEMARCHE D’INVESTIGATION Dans la continuité de l’école primaire, les programmes
du collège privilégient pour les disciplines scientifiques et la technologie
une démarche d’investigation. Comme l’indiquent les modalités décrites
ci-dessous, cette démarche n’est pas unique. Elle n’est pas non plus exclusive
et tous les objets d’étude ne se prêtent pas également à sa mise en oeuvre. Une
présentation par l’enseignant est parfois nécessaire, mais elle ne doit pas, en
général, constituer l’essentiel d’une séance dans le cadre d’une démarche qui
privilégie la construction du savoir par l’élève. Il appartient au professeur
de déterminer les sujets qui feront l'objet d'un exposé et ceux pour lesquels
la mise en oeuvre d'une démarche d'investigation est pertinente. La démarche d’investigation présente des analogies
entre son application au domaine des sciences expérimentales et à celui des
mathématiques. La spécificité de chacun de ces domaines, liée à leurs objets
d’étude respectifs et à leurs méthodes de preuve, conduit cependant à quelques
différences dans la réalisation. Une éducation scientifique complète se doit de
faire prendre conscience aux élèves à la fois de la proximité de ces démarches
(résolution de problèmes, formulation respectivement d’hypothèses explicatives
et de conjectures) et des particularités de chacune d’entre elles, notamment en
ce qui concerne la validation, par l’expérimentation d’un côté, par la
démonstration de l’autre. Repères
pour la mise en oeuvre 1. Divers aspects d’une démarche
d’investigation Cette démarche s’appuie sur le questionnement des
élèves sur le monde réel (en sciences expérimentales et en technologie) et sur
la résolution de problèmes (en mathématiques). Les investigations réalisées
avec l’aide du professeur, l’élaboration de réponses et la recherche
d’explications ou de justifications débouchent sur l’acquisition de
connaissances, de compétences méthodologiques et sur la mise au point de
savoir-faire techniques. Dans le domaine des sciences expérimentales et de la technologie,
chaque fois qu’elles sont possibles, matériellement et déontologiquement,
l'observation, l’expérimentation ou l’action directe par les élèves sur le réel
doivent être privilégiées. Une séance d’investigation doit être conclue par des
activités de synthèse et de structuration organisées par l’enseignant, à partir
des travaux effectués par la classe. Celles-ci portent non seulement sur les
quelques notions, définitions, résultats et outils de base mis en évidence, que
les élèves doivent connaître et peuvent désormais utiliser, mais elles sont
aussi l’occasion de dégager et d’expliciter les méthodes que nécessite leur
mise en oeuvre. 2. Canevas d’une séquence
d’investigation Ce canevas n’a pas la prétention de définir « la »
méthode d’enseignement, ni celle de figer de façon exhaustive un déroulement
imposé. Une séquence est constituée en général de plusieurs séances relatives à
un même sujet d’étude. Par commodité de présentation, sept moments essentiels
ont été identifiés. L’ordre dans lequel ils se succèdent ne constitue pas une
trame à adopter de manière linéaire. En fonction des sujets, un aller et retour
entre ces moments est tout à fait souhaitable, et le temps consacré à chacun
doit être adapté au projet pédagogique de l’enseignant. Les modes de gestion des regroupements d’élèves, du
binôme au groupe-classe selon les activités et les objectifs visés, favorisent
l’expression sous toutes ses formes et permettent un accès progressif à
l’autonomie. La spécificité de chaque discipline conduit à penser
différemment, dans une démarche d'investigation, le rôle de l'expérience et le
choix du problème à résoudre. Le canevas proposé doit donc être aménagé pour
chaque discipline. Le choix d'une situation - problème:
L’appropriation du problème par les
élèves : Les élèves proposent des éléments de solution qui
permettent de travailler sur leurs conceptions initiales, notamment par confrontation de leurs éventuelles
divergences pour favoriser l’appropriation par la classe du problème à
résoudre. L’enseignant guide le travail des élèves et,
éventuellement, l’aide à reformuler les questions pour s’assurer de leur sens,
à les recentrer sur le problème à résoudre qui doit être compris par tous. Ce
guidage ne doit pas amener à occulter ces conceptions initiales mais au
contraire à faire naître le questionnement. La formulation de conjectures,
d’hypothèses explicatives, de protocoles possibles :
L’investigation ou la résolution du
problème conduite par les élèves :
L’échange argumenté autour des
propositions élaborées :
L’acquisition et la structuration des
connaissances :
La mobilisation des connaissances :
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